
Le grand cinéaste coréen signe « Decision to Leave », polar romantique et stylisé qui lui a valu le prix de la mise en scène au Festival de Cannes. Nous l’avons rencontré.
Temps de lecture 4 min
Un détective consciencieux enquête sur le meurtre d’un homme et tombe sous le charme de sa veuve, que tout désigne comme coupable. On a vu cela cent fois, mais jamais à la manière de Park Chan-wook. Formaliste cinéphile, le réalisateur coréen se plaît, film après film, à revisiter les archétypes du thriller et les œuvres qui l’ont marqué. Ainsi, « Decision to Leave » peut être vu, au choix, comme un cousin ludique de « Sueurs froides » ou platonique de « Basic Instinct », avec un flic coréen engoncé dans une vie de vieux couple et une suspecte chinoise revêche et mystérieuse.
• Maturité
Park Chan-wook fait partie, avec Bong Joon-ho (« Parasite ») et Kim Jee-woon (« J’ai rencontré le diable »), des cinéastes qui ont replacé la Corée du Sud au centre du cinéma mondial au début des années 2000. Leur truc ? Exploser les codes du film de genre avec un sens inouï du syncrétisme, des ruptures de ton et un certain sadisme – physique et émotionnel. Aucun effet gore ni débordement de brutalité, pourtant, dans « Decision to Leave ». L’esthète de la violence s’est assagi. A 58 ans, il semble même, à travers ce nouvel exercice de style, se livrer comme jamais sur son rapport à l’âge, au couple et à l’usure du temps.
« Vous avez raison, concède-t-il. Mes films précédents étaient plus intenses, parfois trop pour certains spectateurs. “Decision to Leave” joue davantage sur les sentiments et les émotions que les personnages dissimulent ou qu’ils expriment en prenant des détours, voire en affirma
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